Matchs Tennis

C’est du 27 juin au 10 juillet que se déroulent, dans le quartier de Wimbledon à Londres, la 135ème édition des Internationaux de tennis de Grande Bretagne sur le site du All England Club. Il s’agira du troisième Grand Chelem de la saison pour les 356 joueuses et joueurs qualifiés. Historique premier tournoi de l’histoire de la petite balle jaune, le tournoi s’inscrit comme l’un des plus prestigieux et traditionnel de la planète tennis. Coup d'œil sur son édition 2022 et sur ses prétendant(e)s à la victoire finale.

LA COMPÉTITION ET SON DÉROULÉ

Si les premiers échanges sont initiés officiellement le dernier lundi de juin au All England Club de Wimbledon, les qualifications débutent dès le 20 juin au Bank of England Sports Ground, situé à Roehampton. Cette phase préliminaire concerne les joueurs et joueuses classés au-delà de la centième place mondiale et qui ne sont donc pas intégrés directement dans le tableau final via leur classement. Pour avoir la chance de participer au 1er tour du tournoi britannique, ces compétiteurs vont devoir remporter trois matchs en trois sets gagnants chez les hommes contrairement au précédent Grand Chelem de Roland Garros, et deux chez les femmes. Ainsi, parmi les 128 hommes et femmes inscrits en qualifications, 16 d’entre eux parviendront à décrocher un billet pour le tableau final. La Fédération Anglaise de Tennis attribue également 8 wild cards chez les hommes comme chez les femmes, des invitations permettant à des joueurs d’intégrer le tableau final sans passer par les qualifications. Cette année, une wild card a particulièrement suscité l’émoi puisqu’elle a été attribuée à Serena Williams, qui revient sur le circuit un an après son dernier tournoi. Naturellement, le Grand Chelem londonien fait la part belle aux Britanniques dans cette attribution d’invitations même si on note également la présence de Stan Wawrinka, vainqueur de trois Grand Chelem, et la sensation néerlandaise Tim van Rijthoven, sacré à 'S-Hertogenbosch la semaine précédente le tournoi anglais.

Comme il est de coutume à Wimbledon, les joueurs fouleront le gazon du court tout vétu de blanc. Les tenues doivent d’ailleurs être validées auprès de l’organisateur 90 jours à l’avance. À partir de ce premier tour, chaque compétiteur devra gagner la bagatelle de sept rencontres s’il veut soulever le fameux trophée début juin. Chez les hommes, les rencontres rendent leur verdict au meilleur des cinq manches (le premier qui décroche 3 sets l’emporte) alors que chez les femmes, deux sets remportés sont nécessaires pour sortir vainqueur du duel. Parallèlement au tournoi disputé en simple, une compétition de double hommes, femmes et mixte à lieu également. 

Les protagonistes seront particulièrement attentifs au tirage au sort des matchs qui leur seront attribués. Ce tirage étant intégral, il est possible pour eux de lire leur probable trajectoire jusqu’à la finale et d’avoir une idée sur les éventuels obstacles qu’ils rencontreront avant d’y parvenir. Les joueurs et joueuses les mieux classés bénéficient du statut de tête de série (au nombre de 32) qui leur permet d’être “protégé” lors des premiers tours en affrontant des adversaires plus lointains au classement. La tête de série numéro une est placée dans la partie de tableau opposée à celle du numéro deux afin que ceux-là ne puissent s'affronter avant une éventuelle finale. 

Bien qu'ils fussent autorisés à participer au précédent Grand Chelem de Roland Garros sous bannière neutre, les athlètes russe et biélorusses ne peuvent ici concourir en raison des exactions menées par leurs pays en Ukraine. Plusieurs forfaits notables sont également à signaler chez les hommes comme celui d’Alexander Zverev, numéro trois mondiale ou encore Gaël Monfils, prévu pour être la tête de série numéro 18.  

Voici la liste arrêtée des têtes de série de cette édition 2022. 

Têtes de série du simple dames 

1. Iga SWIATEK9. Garbine MUGURUZA17. Elena RYBAKINA25. Petra KVITOVA
2. Anett KONTAVEIT10. Emma RADUCANU18. Jil TEICHMANN26. Sorana CIRSTEA
3. Ons JABEUR11. Coco GAUFF19. Madison KEYS27. Yulia PUTINTSEVA
4. Paula BADOSA12. Jelena OSTAPENKO20. Amanda ANISIMOVA28. Alison RISKE
5. Maria SAKKARI13. Barbora KREJCIKOVA21. Camila GIORGI29. Anhelina KALININA
6. Karolina PLISKOVA14. Belinda BENCIC22. Martina TREVISAN30. Shelby ROGERS
7. Danielle COLLINS15. Angelique KERBER23. Beatriz H. MAIA 31. Kaia KANEPI
8. Jessica PEGULA16.Simona HALEP24. Elise MERTENS32. Sara S. TORMO

Têtes de série du simple messieurs 

1. Novak DJOKOVIC9. Cameron NORRIE17. Grigor DIMITROV25. Filip KRAJINOVIC
2. Rafael NADAL10. Jannick SINNER18. Roberto BAUTISTA AGUT26. Miomir KECMANOVIC
3. Casper RUUD11. Taylor FRITZ19. Alex DE MINAUR27. Lorenzo SONEGO
4. Stefanos TSITSIPAS12. Diego SCHWARTZMAN20. John ISNER28. Daniel EVANS
5. Carlos ALCARAZ13. Marin CILIC21. Botic VAN DE ZANDSCHULP29. Jenson BROOKSBY
6. Félix AUGER-ALIASSIME14. Reilly OPELKA22. Nikoloz BASILASHVILI30. Tommy PAUL
7. Hubert HURKACZ15. Pablo CARRENO BUSTA23. Frances TIAFOE31. Sebastian BAEZ
8. Matteo BERRETTINI16. Roberto BAUTISTA AGUT24. Holger RUNE32. Oscar OTTE

Peu avant le début de leur rencontres respectives, Matteo Berrettini et Marin Cilic sont testés positifs au Covid et ne peuvent défendre que déclarer forfait. 

LES FAVORIS DE LA QUINZAINE

Novak Djokovic, tenant du titre et six fois vainqueur ici, sera- t-il en mesure d’accrocher une nouvelle couronne à son palmarès ? Rafael Nadal réussira t-il à enchaîner pour remporter un vingt troisième titre du Grand Chelem et ainsi s’envoler au palmarès du plus grand nombre de tournois détenus ? Ou au contraire va t-on assister à une passation de pouvoir entre les anciens et cette nouvelle génération qui peine encore à triompher sur les tournois majeurs ? Autant de questions en suspens qui donnent une saveur particulière au tournoi londonien. 

La tête de série numéro un, le serbe Novak Djokovic est de retour sur les courts à cette occasion après sa défaite en quarts de finale du Grand Chelem parisien face à Rafael Nadal, futur vainqueur. Il affrontera au premier tour le coréen Soon Woo Kwon, 81 ème joueur mondial pour se familiariser un peu plus avec le gazon londonien encore un peu gras lors des prémices du tournoi. Son rival numéro un sera sans doute Rafael Nadal qui se présente à Wimbledon lui aussi sans réelle préparation sur herbe. Après son incroyable performance à Paris début juin, on se souvient que l’Espagnol avait dû observer une période de repos avant d’entamer un nouveau traitement pour remédier à son syndrome de Weissmuller qui l’handicape au quotidien. Le majorquin et le serbe, respectivement tête de série numéro 2 et 1 pourraient se retrouver en finale du tournoi si tout se passe sans encombre pour eux. Le numéro un mondial, le russe Daniil Medvedev, n'est malheureusement pour le spectacle, pas autorisé à participer au tournoi du fait de sa nationalité.

Parmi les joueurs à suivre, il y a bien sûr l’espagnol Alcaraz même si l’on sait qu’il n’apprécie pas forcément évoluer sur la surface verte. Les purs joueurs de gazon que sont les gros serveurs ou puncheurs comme Hubert Hurkacz, Denis Shapovalov ou encore l’américain John Isner devraient à coup sûr être de coriaces adversaires pour celui qui les affrontera. Une surprise n’est pas non plus à exclure, venus de jeunes joueurs décomplexés sur le court et aux qualités techniques plus que certaines. On pense une nouvelle fois à Jannick Sinner, à Félix Auger-Aliassime au jeu gazon compatible ou à la révélation danoise Holger Rune qui dispute pour la première fois les Internationaux de Grande-Bretagne. 

Chez les dames, la grandissime favorite est encore et toujours Iga Swiatek qui marche littéralement sur l’eau depuis quelques mois. La polonaise, victorieuse à Roland Garros un mois auparavant, n’est cependant jamais parvenue à dépasser le stade des huitièmes de finale à Wimbledon. En 2019, elle avait d’ailleurs été sortie par celle qui pourrait de nouveau être une sérieuse prétendante à la victoire finale en la personne de Ons Jabeur. Lauréate du tournoi de Berlin, disputé sur herbe peu avant Wimbledon, la tunisienne à fait un bond au classement en faisant son entrée dans le top 3 mondiale. 

Les principales concurrentes de la polonaise devraient être Coco Gauff, finaliste déchue à Roland Garros contre la même polonaise et qui pourrait faire valoir toute la fougue de sa jeunesse pour espérer faire mieux que son précédent résultat à Londres (huitième de finale). Une fois encore, le parcours de la Roumaine Simona Halep sera à surveiller tout au long de la quinzaine, elle qui avait remporté le titre en 2019 sur le Centre Court. Ashleigh Barty, tenante du titre sortante, n’aura quant à elle pas l’occasion de défendre son titre puisqu’elle a décidé de mettre un terme à sa carrière au début de l’année civile.  Enfin, cette édition sera-t-elle celle de l'envol d’Emma Raducanu ? La jeune britannique, issue des qualifications et pourtant victorieuse à l’US Open la saison dernière sans concéder la moindre manche, peine ces derniers temps à confirmer les espoirs placés en elle. Tête de série numéro 10, elle aura a coup sûr envie de prouver devant son public qu’elle n’est pas un feu de paille mais bel et bien une étoile montante de son sport. 

LE ALL ENGLAND CLUB

Le club est fondé en 1868 sous le nom de All England Croquet Club à l'époque où le croquet suscite un véritable engouement dans le pays. Le complexe comporte au total plus de 19 courts gazonnés, utilisés lors du Grand Chelem de Wimbledon. Le gazon, d’une qualité spécifique, est soigneusement entretenu et tondu de manière à ce que les brins ne dépassent les 8 millimètres. Une fois le mois de septembre arrivé, chacun de ces courts sont rénovés en prévision du tournoi de l’année suivante. 

LE COURT CENTRAL


Le Court Central est érigé en 1922 lorsque la décision est prise de déménager le tournoi à son emplacement actuel. Il doit son nom à sa position, au centre de tous les autres terrains, au sein du site original du All England à Worple Road. Doté d’une capacité de plus de 15 000 places, c’est le court principal du tournoi et le plus grand du monde à disposer d’une surface en gazon. Il accueille, en plus des principaux matchs tout au long de la compétition, les finales du tournoi simple dames et messieurs. Depuis 2009, le court central dispose d’un toit amovible à la suite de travaux de modernisations. Celui-ci, d’une surface de 5 200 m2 et d’un poids avoisinant les 700 tonnes, est inauguré par Steffi Graf et Andre Agassi. En cas de pluie intempestive, il faut une dizaine de minutes pour le déployer mais environ 30 minutes pour que l'ensemble soit stabilisé. Afin d’éviter que la condensation ne vienne perturber l’assemblée et les joueurs, le toit est doté d'un système d'air conditionné. C’est l’un des deux terrains du complexe qui bénéficie de cette installation. De plus, grâce à la luminosité apportée en même temps que le toit, il est permis aux joueurs de ne pas être interrompus par la tombée de la nuit et d’aller jusqu’au bout de leur rencontre, pour le plus grand bonheur des spectateurs. 

LE COURT NUMÉRO UN

Le court numéro un est le deuxième plus grand court du All England Club en termes de capacité puisqu’il peut accueillir jusqu’à 12 000 spectateurs. C’est également le vingt et unième plus grand stade de tennis de la Planète. Depuis 2021, le court numéro un de Wimbledon est en mesure d’accueillir des matchs sous son toit et par conséquent en sessions de nuit. Il entre alors dans un cercle assez fermé de courts de tennis en extérieur, disposant d’un toit rétractable. Inauguré à l’occasion de l’édition 1997, ce court remplace l’original construit en 1924 dont la capacité d’accueil de 7000 places ne convenait plus à l’affluence grandissante du prestigieux tournoi britannique.  

WIMBLEDON, L’UN DES HISTORIQUES DU TENNIS 

Disputé depuis le 3 juillet 1877, il est l’un des plus anciens tournois de tennis au monde. Il est depuis ses débuts organisé par l'All England Lawn Tennis and Croquet Club, un club sportif anglais. D'abord uniquement ouvert aux hommes, il s'ouvre aux femmes en 1884. À partir de 1968, soit au début de l’ère open, le tournoi s'ouvre aux professionnels. Wimbledon est le dernier grand évènement tennistique qui se joue sur gazon, surface sur laquelle se déroulaient les tout premiers matchs du tennis tel que nous le connaissons à présent. Par conséquent, Wimbledon a longtemps été considéré comme l’antre du tennis porté sur l’offensif contrairement aux tournois sur terre battue notamment, qualifiée de surface lente et donc propices aux défenseurs. 

Comme nous l’avons signalé tout à l’heure, le tournoi est emprunt de traditions. L’un d’elle, la règle numéro 9, oblige les joueurs à se vêtir de blanc pour évoluer sur le court. Pourquoi cela ? À l’origine, cette tenue de couleur claire était associée à l’aristocratie qui était à l’origine de la création et de la diffusion du tennis dès la fin du XIXè siècle. Le blanc était de garde pour ne donner aucune indication sur l’origine sociale des compétitieurs, les plaçant ainsi sur un pied d’égalité sur le terrain. Cette obligation en est alors devenue une dès 1963 sur décision du comité d’organisation du tournoi londonien. Et gare à ceux qui tenteraient de passer entre les mailles du filet en arborant des tenues d’une couleur crème ou blanc cassé ! On se souvient qu’en 2004, la numéro une mondiale Maria Sharapova avait provoqué un scandale chez les tabloïds puisqu’elle portait un collant orange sous sa jupe qui était visible lorsqu’elle servait. Bis repetita en 2013 lorsque Roger Federer avait osé porter des semelles colorées sous ses chaussures. Il avait alors été prié par les organisateurs de les changer le plus rapidement possible, preuve que l’on ne plaisante pas avec les traditions au All England Club. Les organisateurs ferment les yeux si et seulement si une bande colorée d’un centimètre maximum apparaît sur la tenue des protagonistes le jour du match.    

Au-delà des traditions, la compétition a été, tout au long de son histoire, le théâtre de retentissants exploits de la part de joueurs venus des quatre coins du globe. Toutes les grandes championnes, de Martina Navratilova à Serena Williams en passant par Steffi Graf et tous les grands champions de Pete Sampras à Novak Djokovic sans oublier Roger Federer auquel on associe largement le prestigieux tournoi britannique, se sont battues pour remporter le glorieux titre. Depuis le début de l’ère Open en 1968 autorisant les joueurs professionnels à participer, c’est ce même suisse qui détient le record de victoires finales à Londres chez les hommes. Chez les femmes, c’est la tchèque Martina Navratilova qui mène pour le moment la danse. Cette année encore, ils seront plus de 350 à vouloir eux aussi triompher à Londres en inscrivant leur nom au palmarès.

La prodigieuse Australienne fait connaissance avec le tennis alors qu’elle n’a que quatre ans lorsqu’elle passe son temps à taper la petite balle jaune contre le mur du garage de la maison familiale. Très vite inscrite dans un club de tennis local par ses parents, Ash, comme elle est surnommée, fait tout de suite étalage de ses qualités auprès de ses entraîneurs. Si bien que dès l’âge de 9 ans elle s’entraîne au contact de garçons âgés de 15 ans. La précoce native d'Ipswich dans le Queensland apprend et progresse rapidement au point qu’elle fait ses débuts professionnels en 2010, alors qu’elle n’est encore qu’une adolescente. Sous la houlette de son entraîneur, l’ancien joueur Jason Stoltenberg, elle quitte son Australie natale pour sillonner les terrains et les compétitions en Europe. Classée numéro deux mondiale junior par l’ITF, Ash remporte son premier Grand Chelem chez les jeunes en 2011 à Wimbledon. Très bonne joueuse de double, elle se fait connaître chez les professionnels en 2013 lorsque, avec sa partenaire et compatriote Casey Dellacqua, elles atteignent successivement les finales de l’Open d’Australie, de Wimbledon et de l’US Open. L’année suivante, elle décide de faire une pause dans sa carrière. 

Lorsqu’elle revient sur le circuit à l’occasion de l’Open d’Australie 2017, Barty se situe au-delà de la 200ème place du classement des meilleures joueuses mondiales établie par la WTA. Pourtant cette année-là, elle passe pour la première fois les deux premiers tours d’un tel tournoi. De bonne augure pour la suite. Car quelques mois plus tard au tournoi de Kuala Lumpur, elle décroche son premier titre WTA chez les simple en battant la japonaise Hibino en deux manches. Cette même année, elle réussit plusieurs grandes performances en venant à bout de plusieurs joueuses classées dans le top 10. Ces bonnes performances lui permettent de faire un énorme bond au classement puisqu’elle se trouve propulsée au 17ème rang mondial au crépuscule de la saison. La suivante sera du même acabit pour celle qui remportera deux titres supplémentaires, à Nottingham sur gazon puis à Zhuhai sur dur alors qu’elle est finaliste lors du tournoi de Sydney. 

La consécration intervient en 2019 pour la joueuse australienne. En effet, elle triomphe pour la première fois dans un Grand Chelem lorsqu’elle bat la tchèque Marketa Vondrousova sur la terre battue parisienne de Roland Garros. Cette victoire la propulse à la deuxième place du classement WTA avant d’atteindre la plus haute marche du podium quelques semaines plus tard après sa victoire au tournoi de Birmingham disputé avant Wimbledon. Malgré un parcours moins rayonnant dans les autres Grand Chelem de la saison, Barty arrive au Masters (tournoi qui regroupe uniquement les huit meilleures joueuses du classement) avec l’étiquette de favorite étant donnée son classement. Après sa victoire face à Elina Svitolina en finale à Shenzhen, Ash s’empare d’un nouveau titre majeur en 2019, qui lui permet de conforter son avance de première joueuse mondiale. La jeune femme, à qui le changement de surface ne semble faire peur, parvient a décrocher deux nouveau titres du Grand Chelem : tout d’abord à Wimbledon sur gazon, cette fois chez les grands, puis à domicile à Melbourne en début d’année 2022. 

À la surprise générale, la numéro un mondiale annonce, en mars de cette même année, prendre sa retraite sportive et se retirer définitivement des courts à seulement 25 ans. 

L’australienne était crainte par ses adversaires car elle ne laissait transparaître aucune faille dans son jeu. Très généreuse dans l’effort, elle était capable de s’engager dans de longs combats de fond de court tout en repoussant les assauts adverses grâce à la puissance de son coup droit. Ashleigh Barty dispose d’une palette technique complète et développée qui, combinée à son excellente vision du jeu, lui permet de distiller la balle aux quatre coins du court. Bien que n’ayant pas le gabarit des grosses serveuses habituelles, Barty savait mettre beaucoup d’effet dans sa balle et trouver les meilleures zones dans le carré de service pour mettre à mal la relance de la joueuse opposée. Joueuse complète, aussi à l’aise sur les phases offensives que défensives, Ashleigh Barty disposait lors de sa période d’activité de toutes les cartes en mains nécessaires pour marquer la légende de son sport.

Le futur géant du tennis mondial naît à Washington D.C d’un père grec et d’une mère aux origines polonaises. Il réalise ses premiers échanges à l’âge de 7 ans lorsqu’il est initié  avec sa soeur Stella à la pratique de la petite balle jaune sur les courts de Californie. Fan absolu de la légende australienne Rod Laver dont il admire la carrière, Pete Sampras voit son entraîneur de l’époque lui forger très jeune un style porté vers l'offensive avec un attrait prononcé pour le service-volée, tactique qui consiste à se diriger directement vers le filet une fois l’engagement effectué afin de mettre l’adversaire sous pression. Initialement adepte d’un revers à deux mains, l’américain opte également à cette époque pour un revers à une main, considéré parfois comme plus esthétique et difficile à maîtriser.  

Alors à peine âgé de 16 ans, Sampras fait ses débuts professionnels a l’occasion du feu tournoi ATP de Philadelphie disputé sur surface dure. Nous sommes en 1988, l’américain ne le sait pas encore mais il va s’imposer comme la véritable star de la discipline durant un peu plus d’une décennie. Deux ans après ses débuts sur le circuit professionnel, Pistol Pete, comme il était surnommé en raison de la puissance de ses coups, se présente à l’US Open haut de ses 19 ans et fort d’un huitième de finale disputé lors du Grand Chelem Australien en début d’année. Son parcours remarquable lui permet d’arriver jusqu’en finale et de battre sèchement en trois manches (6-4 6-3 6-2) un certain André Agassi avec qui il entretiendra une rivalité tout au long de sa carrière. À travers cette performance et ce premier Grand Chelem remporté, Sampras devient l'un des plus jeunes joueurs de l’histoire victorieux à New-York !  

S'ensuivent deux années durant lesquelles l’américain ne parvient pas à décrocher un nouveau titre du Grand Chelem. Il déclare à cette époque avoir du mal à supporter la pression que lui impose son nouveau statut de star du tennis. Après avoir digéré cette célébrité soudaine, il se remet à gagner divers tournois qui lui permettent de poursuivre sa progression au classement mondial jusqu’en 1993 où il devient numéro un mondial. Une place qui lui colle à la peau durant plus de 5 années consécutives, une longévité encore inégalée à ce niveau. Car en effet, Sampras a entre temps décidé de faire du court central de Wimbledon son jardin puisqu’il triomphe sur le gazon londonien à 5 reprises en 6 participations. Les saisons suivantes sont marquées par quelques blessures qui l'empêchent de maintenir son meilleur niveau de jeu. Il parvient néanmoins à ajouter deux titres de Wimbledon à son palmarès portant son total de Grand Chelem grappillé à 14 sur l’ensemble de sa carrière. Malgré cet impressionnant bilan, Sampras ne parvient pas à remporter le moindre tournoi de Roland Garros avec lequel il était en délicatesse car la surface ne correspondait pas à son jeu. 

Tout au long de sa période d’activité, Sampras réussi à amasser plus de 64 titres en simple dont 5 masters réunissant les joueurs du top 10 mondial. Retiré des terrains depuis 2003, il aura occupé la première marche du classement mondial durant plus de 280 semaines cumulées. Serveur volleyeur hors pair, celui qui était réputé pour son mental à tout épreuve était également connu pour sa gestuelle spectaculaire lors des coups en smashs qu’il effectuait.

À ses débuts lorsqu’elle avait 8 ans, elle détestait le tennis selon son propre aveu. Une chance pour Li Na et le tennis mondial que la persévérance soit ancrée dans ses valeurs. Et pour cause, en 2019 à 37 ans, elle est la première joueuse asiatique à être intronisée au Temple de la renommée du tennis international ! Cette récompense vient célébrer la carrière d’une tenniswoman au parcours pas toujours linéaire mais qui a su devenir par son travail et son talent naturel une formidable ambassadrice pour le tennis de son pays. 

La joueuse chinoise a toujours eu un penchant pour les sports de raquette. Elle a d’abord commencé par pratiquer le badminton, très populaire en Chine avant de se consacrer au tennis en y embrassant une carrière professionnelle dès l’année 1999. Mais ses débuts sont poussifs et elle ne parvient pas vraiment à se faire une place de choix dans le classement mondial. Ce n’est que 5 ans plus tard, en 2004, qu’elle commence à se faire remarquer par ses premières performances significatives. Elle se fait connaître au pays à l’occasion du tournoi WTA de Canton organisé à Guangzhou sur sa surface de prédilection, le dur. Là-bas, elle y remporte son premier titre en simple en venant à bout en deux manches de la slovaque Martina Souchà. Sa régularité sur l’ensemble de l’année 2004 lui vaut alors d’apparaître pour la première fois dans le top 100 des meilleures joueuses mondiales. 

Deux ans plus tard, en 2006, elle réalise un premier exploit en Grand Chelem lorsqu’elle se hisse en quarts de finale du tournoi de Wimbledon, en sortant notamment en seizième de finale la redoutable russe Svetlana Kuznetsova, vainqueure de l’US Open 2004. Ce résultat exceptionnel permet à Li Na d’intégrer le top 20 mondial à l’issue de la saison. Malgré une blessure qui l’éloigne des courts quelques mois et qui la fait reculer au classement, Li Na ne cesse de progresser au fil des années. Son jeu agressif et son revers dévastateur par sa précision et sa puissance font des ravages dans les plus grands tournois mondiaux. En 2010 par exemple, elle atteint une première fois la demi-finale de l’Open d’Australie. L’année suivante, elle récidive à Melbourne en étant la première joueuse de tennis asiatique à atteindre la finale d’un Grand Chelem, seulement défaite par la belge Kim Clijsters. 

Quelques mois plus tard, Li Na arrive à Paris plus confiante que jamais pour y disputer les Internationaux de France. Doté d’une grande vivacité et d’un jeu de jambe à en faire pâlir les plus grands boxeurs, la jeune femme démontre lors de cette édition, qu’elle est une sérieuse prétendante à la victoire finale. Après s’être facilement défaite (7-5 6-2 en moins d’1h30 de jeu) de la biélorusse Victoria Azarenka, elle écarte non moins aisément Maria Sharapova en demi-finale. En se qualifiant pour la finale de Roland Garros, elle devient la première joueuse chinoise à atteindre ce stade de la prestigieuse compétition française. Elle repousse le record un peu plus loin lorsqu’elle sort victorieuse de la finale qui l’oppose à l’italienne Francesca Schiavone. Li Na peut s'effondrer de joie sur le court Philippe Chatrier : elle est la première joueuse issue de ce continent à remporter un titre du Grand Chelem. 

En 2014, Li Na atteint pour la troisième fois la finale à Melbourne à l’occasion de l’Open d’Australie. Opposée à la slovaque Dominika Cibulkova sur le court central de la Rod Laver Arena, elle montre l’étendu de son talent dans une seconde manche où elle déroule son jeu fait de puissance et de vitesse (6-0). Elle remporte alors son deuxième titre du Grand Chelem et pointe à la deuxième place mondiale du classement WTA. Si l’année 2014 commence sur les chapeaux de roue pour elle (le tournoi australien se déroule entre fin janvier et début février), certains pépins physiques l’empêchent de disputer les tournois suivants en pleine possession de ses moyens. Ne se jugeant plus en capacité de défendre ses chances à 100%, Li Na prend la décision de stopper sa carrière sportive à l’issue de l’US Open disputé à New York en septembre. 

La native de Wuhan est incontestablement devenue une locomotive pour le tennis local qui s’est trouvé un goût prononcé pour la pratique à la suite des performances de leur championne. Avec ses 9 titres glanés en simple parmi lesquels deux Grand Chelem, Li Na s’impose comme l’une des plus grandes joueuses de l’histoire du tennis féminin. 

Du 22 mai au 5 juin 2022 se déroulera à Paris la 121ème édition des Internationaux de France de Tennis sur le site de Roland Garros. Il s’agira du deuxième Grand Chelem de la saison pour les 356 joueuses et joueurs qualifiés qui se disputeront le trophée sur la terre battue parisienne. Zoom sur l’un des tournois les plus prestigieux de la planète tennis et sur les favoris qui prétendent à la victoire finale.

LA COMPÉTITION ET SON DÉROULÉ

Si les premiers échanges interviendront officiellement le dimanche 22 mai, le stade de Roland Garros ouvre ses portes une semaine avant, dès le 16, date à laquelle les qualifications débutent. Disputée sur les courts annexes, cette phase préliminaire concerne les joueurs et joueuses classés au-delà de la centième place mondiale et qui ne sont donc pas intégrés directement dans le tableau final via leur classement. Pour avoir la chance de participer au 1er tour du Grand Chelem, ces compétiteurs vont devoir remporter trois matchs en deux sets gagnants. Ainsi, parmi les 128 hommes et femmes inscrits en qualifications, 16 d’entre eux parviendront à décrocher un billet pour le tableau final. La Fédération Française de Tennis attribue également pour cette édition 8 wild cards chez les hommes comme chez les femmes, des invitations permettant à des joueurs d’intégrer le tableau final sans passer par les qualifications. Cette année, une wild card a notamment été attribué à Jo-Wilfried Tsonga (classé 263 ème joueur mondial à l’ATP) pour une dernière participation à Roland Garros avant sa retraite, ou encore à Fiona Ferro (139 ème au classement WTA) huitième de finaliste de l’édition 2020.  

La quinzaine débutera donc comme le veut la tradition dès le dimanche. À partir de ce premier tour, chaque compétiteur devra gagner la bagatelle de sept rencontres s’il veut soulever le fameux trophée début juin. Chez les hommes, les rencontres rendent leur verdict au meilleur des cinq manches (le premier qui décroche 3 sets l’emporte) alors que chez les femmes, deux sets remportés sont nécessaires pour sortir vainqueur du duel. Parallèlement au tournoi disputé en simple, une compétition de double hommes, femmes et mixte à lieu également. 

Les protagonistes seront particulièrement attentifs au tirage au sort des premières rencontres effectué le jeudi 19 mai au soir. Ce tirage étant intégral, il est possible pour eux de lire leur probable trajectoire jusqu’à la finale et d’avoir une idée sur les éventuels obstacles qu’ils rencontreront avant d’y parvenir. Les joueurs et joueuses les mieux classés bénéficient du statut de tête de série (au nombre de 32) qui leur permet d’être “protégé” lors des premiers tours en affrontant des adversaires plus lointains au classement. La tête de série numéro une est placée dans la partie de tableau opposée à celle du numéro deux afin que ceux-là ne puissent s'affronter avant une éventuelle finale. 

Bien qu'ils soient autorisés à participer par la FFT, les athlètes russes et biélorusses ne peuvent concourir sous les bannières de leurs pays respectifs en raison de la guerre en Ukraine. Ils seront soumis au régime de la neutralité et aucun hymne émanant de ces nations ne sera entonné dans le stade. 

Voici la liste arrêtée des têtes de série de cette édition 2022. 

Têtes de série du simple dames 

1. Iga SWIATEK9. Danielle COLLINS17. Leylah FERNANDEZ25. Liudmila SAMSONOVA
2. Barbora KREJCIKOVA10. Garbine MUGURUZA18. Coco GAUFF26. Sorana CIRSTEA
3. Paula BADOSA11. Jessica PEGULA19. Simona HALEP27. Amanda ANISIMOVA
4. Maria SAKKARI12. Emma RADUCANU20. Daria KASATKINA28. Camila GIORGI
5. Anett KONTAVEIT13. Jelena OSTAPENKO21. Angelique KERBER29. Veronika KUDERMETOVA
6. Ons JABEUR14. Belinda BENCIC22. Madison KEYS30. Ekaterina ALEXANDROVA
7. Aryna SABALENKA15. Victoria AZARENKA23. Jil TEICHMANN31. Elise MERTENS
8. Karolina PLISKOVA16. Elena RYBAKINA24. Tamara ZIDANSEK32. Petra KVITOVA

Têtes de série du simple messieurs 

1. Novak DJOKOVIC9. Félix AUGER-ALIASSIME17. Reilly OPELKA25. Frances TIAFOE
2. Daniil MEDVEDEV10. Cameron NORRIE18. Roberto BAUTISTA AGUT26. Alejandro DAVIDOVICH-FOKINA
3. Alexander ZVEREV11. Jannick SINNER19. Grigor DIMITROV27. Botic VAN DE ZANDSCHULP
4. Stefanos TSITSIPAS12. Hubert HURKACZ20. Alex DE MINAUR28. Sebastian KORDA
5. Rafael NADAL13. Taylor FRITZ21. Marin CILIC29. Miomir KECMANOVIC
6. Carlos ALCARAZ14. Denis SHAPOVALOV22. Karen KHACHANOV30. Daniel EVANS
7. Andrey RUBLEV15. Diego SCHWARTZMAN23. Nikoloz BASILASHVILI31. Tommy PAUL
8. Casper RUUD16. Pablo CARRENO BUSTA24. John ISNER32. Jenson BROOKSBY

LES FAVORIS DE LA QUINZAINE

Rafael Nadal, maître incontesté du tournoi, parviendra-t-il à asseoir encore un peu plus sa légende à Roland Garros en y décrochant un quatorzième titre ? Novak Djokovic réussira t-il à remporter un vingt et unième tournoi du Grand Chelem et ainsi recoller à Nadal ? Ou au contraire va t-on assister à une passation de pouvoir entre les anciens et cette nouvelle génération qui peine encore à triompher sur les tournois majeurs ? Autant de questions en suspens qui donnent une saveur particulière au tournoi parisien. 

Le numéro un mondial, le serbe Novak Djokovic est pourtant parvenu à faire le plein de confiance avant d’arriver à Paris puisqu’il vient de remporter le Masters 1000 de Rome (disputé aussi sur terre-battue) en battant Stefanos Tsitsipas en finale. Il affrontera au premier tour le japonais Yoshihito Nishioka, 94 ème joueur mondial pour se familiariser un peu plus avec la terre parisienne. Au contraire du serbe, Nadal se présente à Paris avec des doutes plein la tête. Pas vraiment à propos de son niveau de jeu des mois précédents le début de Roland Garros mais plutôt sur son état physique lui qui a vu une vieille blessure au pied se réveiller au deuxième tour de ce même tournoi romain. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le tirage ne lui a pas réservé un parcours de tout repos. S’il entre en compétition face à Thompson, modeste 82 ème joueur mondial, le majorquin pourrait retrouver dès le deuxième tour un ancien vainqueur du tournoi en la personne de Stan Wawrinka. Un duel entre Nadal et Djokovic pourrait intervenir dès les quarts de finale de l’épreuve si les deux hommes passent les étapes sans grabuges. 

La bonne côte du tournoi vient sans doute du jeune prodige espagnol Carlos Alcaraz, vainqueur sur terre de l’Open de Barcelone et du Masters 1000 de Madrid en battant tour à tour Nadal, Djokovic puis Alexander Zverev en finale ! C’est d’ailleurs la première fois qu’un joueur parvient à battre tour à tour les deux mastodontes serbe et espagnol dans un même tournoi. Il pourrait être sur la route en demi-finale de celui qui sortira vainqueur de la potentielle rencontre entre Nadal et Djokovic en quart.  

Parmi les joueurs à suivre, il y a bien sûr le russe Medvedev même si l’on sait qu’il n’apprécie pas forcément évoluer sur surface ocre. Les purs joueurs de terre-battue que sont les espagnols Bautista Agut, Carreno Busta ou encore l’argentin Diego Schwartzman devraient à coup sûr être de coriaces adversaires pour celui qui les affrontera. Une surprise n’est pas non plus à exclure, venus de jeunes joueurs décomplexés sur le court et aux qualités techniques plus que certaines. On pense notamment à Jannick Sinner, déjà quart de finaliste à Porte d’Auteuil, à Félix Auger-Aliassime fort de ses bons résultats à Madrid et à Rome ou encore à Casper Ruud, révélation norvégienne qui a remporté 6 de ses 7 titres en simple sur terre-battue. 

Un local peut-il remporter le tournoi masculin ? Dépourvu de titre à Paris depuis plus de 39 ans et la victoire de Yannick Noah sur le central, le public parisien espère toujours voir un français réaliser l’exploit. Mais cette année et pour la première fois depuis 1980 à Roland Garros, aucun français ne sera tête de série après le forfait annoncé de Gaël Monfils, 22ème à l’ATP et souvent considéré comme la meilleure chance tricolore. La tâche s’annonce donc rude pour les joueurs chargés de défendre les couleurs nationales, même si dans le sport on le sait, il n’y a jamais rien d’impossible. 

Chez les dames, la grandissime favorite est évidemment Iga Swiatek qui marche littéralement sur l’eau depuis quelques mois. La polonaise, déjà victorieuse à Roland Garros en 2020, espère faire mieux qu’en demie finale à l’Open d’Australie début janvier où elle s'était inclinée devant l’américaine Danielle Collins. Lauréate de l’intégralité des tournois pré-Roland Garros sur terre-battue, elle s'impose comme le véritable rouleau compresseur à éviter sur son chemin pour toutes ses concurrentes. Le tirage au sort lui a d’ailleurs réservé deux anciennes vainqueures du tournoi en la personne de Simona Halep et Ostapenko qui devraient se rencontrer en huitième de finale. 

Les principales concurrentes de la polonaise devraient être Krejcikova qui remet son titre en jeu, même si elle fait depuis peu son retour sur les courts après une longue blessure.  La tunisienne Ons Jabeur, qui ne cesse de progresser ces derniers temps, sera à suivre tout comme la puissante Maria Sakkari qui apprécie particulièrement les combats physiques qu’imposent les matchs sur terre-battue. Ces dernières pourraient, si tout se passe bien pour elles, se retrouver en quarts de finale pour une place dans le dernier carré de la compétition. Gagnante de l’édition 2016, Garbine Muguruza aimerait jouer les troubles fêtes à Paris, elle qui n’a plus réussi à passer l’obstacle des huitièmes de finale depuis trois ans à Roland Garros. Tout comme la Roumaine Simona Halep, vainqueure en 2018 et qui n’a pu participer à l’édition précédente, la faute à une blessure au mollet.  

Cette édition sera-t-elle celle de l'envol d’Emma Raducanu ? La jeune britannique, issue des qualifications et pourtant victorieuse à l’US Open la saison dernière sans concéder la moindre manche, peine ces derniers temps à confirmer les espoirs placés en elle. Elle participe pour la première fois de sa jeune carrière au Grand Chelem français. Une bonne occasion pour elle de mettre tout le monde d'accord sur son niveau.

Enfin, il n’est pas improbable d’assister à une énorme surprise dans un tableau féminin qui ne nous laisse jamais sur notre faim. L’année passée, la tchèque Barbara Krejcikova a par exemple réussi à surprendre son monde en mettant sa main sur le trophée sans tête de série au début de la compétition. Inutile donc de préciser qu’une fois encore, la compétition fera rage pour le plus grand bonheur du public et des amateurs d’émotions en tous genres.

ROLAND GARROS, UN TOURNOI ANCRÉ DANS L’HISTOIRE DU TENNIS 

L’ancêtre du tournoi parisien, le championnat de France international, voit sa première édition se dérouler en 1891 sur des courts à la surface gazonnée. Ce n’est qu’en 1912 que la décision est prise par les organisateurs d’opter pour la terre-battue dans le but de se démarquer du tournoi de Wimbledon, où le gazon est roi, mais aussi d'offrir une alternative aux joueurs en délicatesse avec la surface verte. Comme l’ensemble des autres tournois de tennis, l'événement français n’est, dans un premier temps, accessible qu’aux seuls joueurs amateurs licenciés en France, élément qui contribue à ralentir son développement à l’international. C’est donc dans l’idée de rompre avec cet isolement que sont créés en 1925 les Internationaux de France ouverts aux joueurs étrangers. Cette année-là, le tournoi est disputé sur les installations du Stade Français au niveau du parc de Saint-Cloud. La création du Stade de Roland Garros est décidée après la victoire de l'équipe de France de tennis en finale de la Coupe Davis 1927 face aux États Unis, dans l’optique d’y organiser la revanche l’année suivante. Un terrain de plusieurs hectares situé à Porte d'Auteuil censé accueillir le futur projet du stade est alors vendu par le club omnisport du Stade Français à la seule condition de pouvoir garder la main sur sa prochaine appellation. Le président de ce dernier décide d’attribuer le nom de Roland Garros, ancien licencié du stade français et célèbre aviateur mort au combat en 1918, aux nouvelles installations. Si le trophée sera bel et bien disputé pour la 121è fois depuis 1891 lors de cette édition, c’est officiellement à partir de 1928 lorsque le stade est inauguré, que l’on peut réellement parler de la 1ère édition du tournoi connu sous le nom de Roland Garros. 

Historiquement, l'événement organisé annuellement par la Fédération Française de Tennis est le deuxième Grand Chelem au programme des athlètes. Il fait suite à l’Open d’Australie disputé au tout début de l'année civile et précède le Grand Chelem londonien de Wimbledon du mois de juillet. Le tournoi de Roland Garros vient clôturer la période de l’année durant laquelle les joueurs et joueuses s’adonnent à des compétitions disputées sur terre battue. Le majeur français, par son titre de Grand Chelem, fait office du tournoi phare disputé sur la surface ocrée. Il est considéré par certains joueurs comme l’un des titres les plus rudes à glaner tant les conditions de jeu imposées par la surface pèsent physiquement et mentalement sur les organismes. 

La compétition a été tout au long de son histoire le théâtre de retentissants exploits de la part de joueurs venus des quatre coins du globe. Toutes les grandes championnes, de Margaret Smith Court à Chris Evert en passant par Steffi Graf et tous les grands champions de Bjorn Borg à Matts Wilander sans oublier l’inévitable Rafael Nadal se sont battus pour remporter le glorieux titre. Depuis le début de l’ère Open en 1968 autorisant les joueurs professionnels à participer, c’est l’espagnol Rafael Nadal qui détient le record de victoires finales à Porte d’Auteuil chez les hommes. Chez les femmes, c’est l'américain Chris Evert qui mène pour le moment la danse. Cette année encore, ils seront plus de 350 à vouloir eux aussi triompher à Paris en inscrivant leur nom au palmarès.

La Coupe Suzanne Lenglen attribuée à la gagnante du simple féminin  

La Coupe des Mousquetaires, trophée décerné au vainqueur du simple masculin

LE STADE ROLAND GARROS 

Le stade, récemment modernisé, est composé de 16 courts en terre battue dont 2 sont dédiés aux entraînements des joueurs. Trois courts principaux accueillent les plus belles affiches du tournoi. 

Le court Philippe Chatrier

Doté d’une capacité de plus de 15 000 places, c’est le court central du tournoi et le plus grand du monde à disposer d’une surface en terre battue. Il accueille, en plus des principaux matchs tout au long de la compétition, les finales du tournoi simple dames et messieurs. Les quatre tribunes qui composent son édifice portent le nom des Quatre Mousquetaires (Borotra, Cochet, Lacoste et Brugnon), surnom donné à l’équipe de France de tennis lauréate de la Coupe Davis 1927. Le court central a fait l’objet d’une importante modernisation de sa structure en 2018. Un toit amovible, déployable et rétractable en moins de 12 minutes est ainsi érigé. Grâce à celui-ci, le jeu peut se poursuivre en toutes circonstances alors qu’auparavant il était stoppé en cas d’intempéries. C’est l’unique court du complexe qui bénéficie de cette installation. 

De plus, grâce à la luminosité nouvellement installée, des sessions dites de nuit sont organisées chaque jour dès 21h permettant aux joueurs de ne pas être interrompus par la nuit, pour le plus grand bonheur des spectateurs. 

Le court Suzanne Lenglen

Le court Suzanne Lenglen est le deuxième plus grand court de Roland en termes de capacité puisqu’il peut contenir jusqu’à 10 000 spectateurs. Il a été baptisé ainsi en hommage à l’une des premières joueuses de tennis française à avoir une renommée mondiale dans son sport. Si ce ne sera pas le cas pour cette édition 2022, il est prévu qu’à l’instar du court central, le Suzanne Lenglen dispose lui aussi d’un toit amovible. En effet, l’enceinte est prévue pour accueillir la compétition de boxe des jeux Olympiques 2024 disputés à Paris. 

Selon toute vraisemblance, le court Suzanne Lenglen devrait être en mesure d’accueillir des matchs sous son toit à partir de 2024, date à laquelle les travaux devraient s’achever.

Le court Simonne Mathieu

Le court Simone Mathieu est un court flambant neuf de plus de 5000 places. Il est le troisième court principal du stade de Roland Garros. Construit à plus de 4 mètres sous terre afin de respecter une architecture harmonieuse avec son environnement, il est intégré au jardin des serres d’Auteuil. Le court est justement entouré de plusieurs éléments botaniques significatifs des zones tropicales d’Australie, d’Afrique ou encore d’Amérique du Sud. Nommé Simonne Mathieu en hommage à une ancienne lauréate des Internationaux de France, engagé dans la résistance lors du second conflit mondial, le court a été inauguré en 2019 en présence du petit- fils de cette dernière et du président de la fédération française de tennis Bernard Giudicelli.

Il est utilisé pour les tournois simples jusqu’aux huitièmes de finale de l’épreuve.

Pour situer le personnage, soulignons qu’en 1972, la championne originaire de Prague remporte le championnat de Tchécoslovaquie de tennis alors qu’elle n’est âgée que de 15 ans. Elle remporte son premier tournoi sur le circuit WTA (Women’s Tennis Association) en 1974 lorsqu’elle vient à bout de Julie Heldman à Orlando. Une victoire qui en appellera bien d’autres pour la joueuse qui détient l’un des palmarès les plus fournis du tennis féminin. 

Tout au long de sa riche carrière, Navratilova enchaîne les duels mythiques avec Chris Evert, sa rivale de l’époque qu’elle affronte à plus de 80 reprises pour un bilan de 43 victoires et 37 défaites. Son terrain de jeu favori est celui du gazon londonien de Wimbledon où son jeu porté vers l’offensive lui permet de réaliser des merveilles. Elle remporte ainsi le prestigieux tournoi britannique à neuf reprises entre 1978, date de son premier sacre, et 1990 où elle triomphe une dernière fois devant l’Américaine Zina Garrison. Elle réussit même l’exploit d’être victorieuse aux Internationaux de Grande Bretagne six fois consécutivement entre 1982 et 1987. Alors âgée de 38 ans en 1994, elle échoue dans sa conquête d’un dixième titre au All England Club en étant défaite par l’Espagnole Martinez. Pour sa dernière apparition à Wimbledon, elle emporte tout de même quelques brins de gazon du court central qu’elle conserve précieusement en signe de son attachement à l’épreuve. 

Si la tchèque a une aversion particulière pour le tournoi londonien sur gazon, elle n’est pas en reste dans les autres tournois du Grand Chelem puisqu’elle les a déjà remportés au moins une fois chacun. L’une de ses victoires les plus marquantes reste celle obtenue à Flushing Meadow à l’occasion de l’US Open lorsqu’elle se défait facilement en finale de la tête de série numéro 2 Chris Evert (6-1 6-3). Navratilova réalise le tournoi parfait lors de cette édition puisqu’elle ne concède pas le moindre set à ses adversaires qui ne parviennent même pas à empocher plus de trois jeux dans l’un d’entre eux. 

Contrairement à ses principales adversaires de l’époque qui faisaient l’impasse sur les tournois disputés en double, Martina Navratilova n'hésite guère au moment de s’engager à la fois sur la compétition simple et celle disputée avec sa partenaire de longue date Pam Shriver. Navratilova formait avec cette dernière une des paires de double les plus redoutables du circuit, triomphant dans de nombreux tournois du Grand Chelem. La tchèque réussit ainsi l’exploit inédit d’être à la fois numéro une mondiale du simple et du double. En simple, elle reste à la plus haute marche du podium durant plus de 330 semaines ! Avec plus de 160 titres en simple et 170 en double, le palmarès de la gauchère tchèque est l’un des plus fournis jamais enregistré dans l’histoire du tennis. 
En 2006 alors que la carrière de Navratilova touche à sa fin, Billie Jean King grande joueuse de tennis à son époque déclare à propos de celle qui avait un revers à une main magique : Elle est tout simplement la plus grande joueuse de simple, double et double mixte qui ait jamais vécu”.

Il est parfois décrit comme un extra-terrestre de la discipline par les observateurs les plus avisés du tennis. Tout au long de sa carrière, Rafael Nadal n’a cessé de repousser les limites et les records de ce sport au point d’en être l’un des joueurs les plus titrés de l’histoire. En venant à bout du russe Daniil Medvedev en finale de l’Open d’Australie 2021, il devient même le premier joueur à dépasser la barre symbolique des vingt Grand Chelem glanés ! 

Issu d’une famille de sportifs (son oncle Miguel Angel était un joueur de football international espagnol alors que son autre oncle Toni, ancien joueur de tennis est son entraîneur jusqu’en 2017), c’est dès l’âge de quatre ans que Rafa commence à taper dans la petite balle jaune. Même s’il est également un bon joueur de football, Toni Nadal, alors impressionné par le talent précoce de son neveu, le convainc de se consacrer au tennis. Dès lors, sous l’égide de son oncle devenu son entraîneur, Rafael Nadal enchaîne les séances intensives de physique et change de main forte sur les conseils de Toni qui pense qu’en devant gaucher, le petit prodige améliorera son coup droit. Ces sacrifices essentiels dans l’histoire du jeune Nadal sont très rapidement récompensés puisqu’il remporte le prestigieux tournoi des petits As, soit l’équivalent d’un championnat du monde dès ses 13 ans. Deux ans plus tard, en 2002, il fait ses débuts chez les professionnels à l’occasion d’un tournoi organisé sur son île natale de Majorque. 

Grappillant rapidement les échelons en se frayant une place dans le top 100 mondial dès l’année suivante, il bat pour la première fois en 2004 à Miami le numéro un de l’époque Roger Federer. En 2005, il réalise une tournée préparatoire à Roland Garros parfaite en remportant trois tournois majeurs sur terre battue disputés préalablement aux Internationaux de France (Monte Carlo, Rome et Barcelone). Quelques semaines plus tard, il remporte à Porte d’Auteuil son premier tournoi du grand Chelem à seulement 19 ans. Le début d’une incroyable histoire entre Rafael Nadal et le tournoi parisien de Roland Garros. En effet, le court central Philippe Chatrier va véritablement devenir son jardin puisqu’il est lauréat du tournoi à treize reprises entre 2005 et 2020 ! Tout le monde s’accorde alors pour dire qu’il est le spécialiste incontournable de la terre battue et l’un des plus grands joueurs assimilé à cette surface de jeu. 

Néanmoins, ce serait une erreur de réduire la légende Majorquine à cette seule surface ocrée. Car Rafael Nadal a remporté de nombreux titres sur surface dure ou sur gazon en se défaisant de ses plus grands concurrents. Il remporte par exemple l’Open d’Australie à deux reprises tout comme le tournoi londonien de Wimbledon disputé sur gazon, une surface sur laquelle il n’apprécie évoluer. Il est également le détenteur de plusieurs US Open, le majeur Américain organisé en fin de saison qu’il décroche en venant à bout d’autres grands joueurs de sa discipline comme Novak Djokovic. Le natif de Manacor est par ailleurs resté numéro un mondial pendant de nombreux mois durant sa carrière.  

Rafael Nadal est un joueur réputé pour sa grande intelligence, son fair play à tout épreuve ainsi que sa capacité à ne jamais rien lâcher et à garder la tête froide en toutes circonstances. Il est également reconnaissable à sa routine particulière qu’il entretient et qui précède chacun de ses services, comme pour entrer dans une concentration ultime avant d’engager. Au fil des années qui passent, le champion espagnol a su adapter son jeu en fonction des adversaires qu’il rencontre, de la surface sur laquelle il joue mais également selon ses capacités physiques qui se retrouvent révisées par le temps. Lors de ses premières grandes années alors qu’il était un joueur de fond de court, disposé à multiplier les longs échanges en mettant beaucoup d’effets dans la balle pour déborder ses rivaux, il a modifié sa manière d’appréhender le jeu en élargissant sa palette technique. Il a tout d'abord opté pour l’offensive en se montrant de plus en plus agressif pour prendre le contrôle de l’échange et réduire la durée de celui-ci, ce qui par conséquent lui fait économiser de l’énergie. Il n’hésite plus à monter au filet pour conclure les points grâce à son touchée et à sa volée devenue plus précise qu’il y a quelques années. Enfin, le Majorquin a énormément travaillé sur son engagement afin d’arriver à mettre le plus d’effet possible dans sa balle pour “sortir” son adversaire du court, le tout une fois encore dans l’optique de remporter des points plus facilement en malmenant son adversaire dès la première relance. 

Par ses ajustements, son travail acharné et son talent naturel, Rafael Nadal est une légende de son sport. Avec plus de 90 titres en simple à son actif toutes surfaces confondues, il a l’un des palmarès les plus fournis de l’histoire du tennis.

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